BNC, micro-BNC, SELARL… : déchiffrer l’alphabet des statuts du remplaçant. #S01E02
- Ryan gbd
- 4 mai
- 17 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 mai
Sommaire
Exercice libéral : BNC, micro-BNC et déclaration contrôlée
Le régime micro-BNC : simplicité idéale pour débuter
Avantages pratiques du micro-BNC
Inconvénients à connaître
Le coup de pouce Hippodoc pour gérer votre micro-BNC
La déclaration contrôlée (2035) : optimisation fiscale pour pros
Quels frais professionnels déduire ?
Avantages fiscaux et optimisation
Inconvénients : une gestion administrative plus lourde
Hippodoc simplifie votre déclaration 2035
Micro-BNC ou réel : comment bien choisir son régime ?
Créer sa structure libérale : SELARL, SCP et SCM
SELARL : optimiser ses revenus en société
Quels avantages concrets pour le médecin remplaçant ?
Limites et points de vigilance
SCP : exercer en commun avec d’autres médecins
SCM : partager des frais sans fusionner les revenus
Hippodoc vous accompagne aussi en société !
Exercer en salariat : simplicité, sécurité, mais moins de liberté
Où exercer en tant que salarié (MSP, centres de santé, hôpital, téléconsultation…) ?
Avantages du statut salarié
Inconvénients par rapport au libéral
Gérer une activité mixte (libéral + salarié) grâce à Hippodoc
Conclusion : choisir le statut idéal et se simplifier la vie administrative
Bienvenue dans la jungle administrative du médecin remplaçant ! Vous pensiez qu’après le DES de médecine générale le plus dur était passé ? C’était sans compter sur les BNC, URSSAF, CARMF et autres sigles barbares qui vous attendent. Pas de panique : on vous propose un décryptage clair (et un brin humoristique) de l’alphabet des statuts du remplaçant libéral ou salarié.
I. Exercice libéral : les régimes BNC du médecin remplaçant
En tant que remplaçant exerçant en libéral, vos revenus sont des Bénéfices Non Commerciaux (BNC). Concrètement, les rétrocessions d’honoraires que vous verse le médecin titulaire (ou le centre) constituent vos recettes imposables dans la catégorie BNC. Deux régimes fiscaux s’offrent à vous : le micro-BNC (régime simplifié) et la déclaration contrôlée (régime réel, déclaration 2035). On fait le point sur chacun, avec leurs modalités, avantages, inconvénients et impacts sur votre fiscalité et vos cotisations (URSSAF, CARMF, etc.).
Le régime micro-BNC : simplicité pour débuter
Le micro-BNC (aussi appelé régime déclaratif spécial) est le régime par défaut des professionnels libéraux en dessous d’un certain plafond de recettes. Si vos recettes annuelles de remplacements n’ont pas dépassé 77 700 € HT l’année précédente, vous relevez en principe du micro-BNC. Ce seuil, stable en 2024 et 2025, vous permet de bénéficier d’une fiscalité ultra-simplifiée :
Calcul simplifié du bénéfice imposable : Vous n’avez pas à comptabiliser précisément toutes vos dépenses professionnelles. L’administration applique automatiquement un abattement forfaitaire de 34 % sur vos recettes brutes (vos rétrocessions totales de l’année) pour déterminer votre bénéfice imposable. En d’autres termes, on considère que 34 % de vos revenus couvrent vos frais professionnels (avec un minimum de 305 € d’abattement), et vous êtes imposé sur les 66 % restants. Aucune déduction supplémentaire de frais réels n’est possible dans ce régime, même si vos dépenses effectives diffèrent de ce 34 %.
Obligations ultra-légères : Pas de déclaration professionnelle détaillée type 2035 à produire. Pas de bilan comptable compliqué – un simple livre des recettes peut suffire pour vos archives.
Idéal pour démarrer : Ce régime convient particulièrement aux remplaçants débutants qui n’ont pas encore beaucoup de charges (pas de cabinet à leur charge, pas de secrétariat à payer, etc.). Puisque le praticien titulaire assume en général les gros frais du cabinet (loyer, matériel, secrétariat…), le remplaçant a peu de dépenses, souvent bien en dessous de l’abattement de 34 % – le micro-BNC est donc souvent avantageux et plus simple la première année.
Avantages du micro-BNC : Formalités comptables et fiscales réduites au minimum, un simple total de recettes à déclarer. Pas besoin d’un comptable ni d’adhérer à une association de gestion agréée. On gagne du temps et on se concentre sur son activité médicale. Côté cotisations, le calcul est également simplifié car le bénéfice retenu suit le forfait fiscal (vous paierez vos cotisations URSSAF et CARMF sur la base de ce bénéfice forfaitaire). En prime, lors de la création de votre activité libérale, le micro-BNC s’applique de plein droit la première et la deuxième année, même si vous démarrez fort – aucune démarche particulière pour en profiter.
Inconvénients : Le principal écueil, c’est l’impossibilité de déduire vos frais réels. Si vous engagez des dépenses importantes (longs déplacements indemnisés, achat de matériel informatique, cotisations d’assurance professionnelle, rétrocessions que vous reversez éventuellement, etc.), vous ne pourrez pas les soustraire de vos revenus imposables. Le forfait de 34 % peut alors se révéler insuffisant, et vous paierez plus d’impôts que nécessaire. De plus, le régime micro-BNC est limité par le plafond de 77 700 € : en cas de dépassement deux années de suite, vous basculerez obligatoirement au régime réel dès l’année suivante. Enfin, attention, micro-BNC ne veut pas dire micro-entreprise pour autant – les médecins libéraux conventionnés (dépendant de la CARMF) ne peuvent pas opter pour le statut auto-entrepreneur. Concrètement, même si votre fiscalité est en micro-BNC, vos cotisations sociales restent gérées par l’URSSAF des praticiens libéraux (PAMC) et la CARMF, selon les procédures classiques (appel de cotisations trimestrielles, régularisation annuelle, etc.), et non via le prélèvement simplifié du micro-social. Autrement dit, il faut prévoir son budget de cotisations comme tout indépendant.
La déclaration contrôlée (2035) : les frais réels pour les pros de l’optimisation
Le régime de la déclaration contrôlée, c’est le mode d’imposition des BNC au réel. Ici, pas d’abattement forfaitaire : vous allez déclarer précisément toutes vos recettes et toutes vos dépenses professionnelles, afin d’être imposé sur le bénéfice net réel de votre activité de remplaçant. Ce régime est obligatoire si vos recettes annuelles excèdent 77 700 € HT, mais il reste optionnel en dessous de ce seuil – vous pouvez choisir d’y adhérer dès le début ou à tout moment si c’est plus avantageux pour vous.
Principe : Chaque année, vous devez établir une déclaration 2035 détaillant le montant total de vos recettes (rétrocession d’honoraires) et la liste de vos frais professionnels déductibles de l’année (dépenses liées à l’exercice). Vous soustrairez l’ensemble de ces charges au total des recettes pour obtenir votre bénéfice imposable. Ce bénéfice sera ensuite reporté sur votre déclaration de revenus. Comparé au micro-BNC, la charge administrative est plus lourde : il faut tenir une comptabilité de trésorerie sérieusement, avec un livre journal des recettes et dépenses et un registre des immobilisations/amortissements. En clair, cela implique de conserver chaque justificatif (facture d’achat de matériel médical, note de carburant, quittance de loyer de cabinet si vous en payez un, facture d’assurance RCP, relevé de cotisations URSSAF/CARMF, etc.) pour pouvoir prouver toute déduction en cas de contrôle fiscal.
Quelles dépenses peut-on déduire ? Toutes celles nécessaires à l’activité professionnelle, payées durant l’année, et dont vous pouvez justifier le montant. Pour un remplaçant, cela inclut typiquement : les kilomètres parcourus pour se rendre dans les cabinets où vous remplacez (au barème kilométrique ou frais réels carburant+entretien), vos cotisations sociales obligatoires (URSSAF, CARMF – oui, ces montants sont déductibles du bénéfice imposable), la prime de votre assurance responsabilité civile professionnelle, éventuellement une rétrocession que vous auriez versée à un autre médecin si vous vous faites remplacer, du petit matériel médical ou informatique, les frais de formation continue, etc.
Bon à savoir : les rémunérations que le médecin titulaire prélève pour mise à disposition du cabinet (la part de rétrocession qu’il garde) ne font même pas partie de vos recettes, donc vous n’avez pas à les déduire – votre chiffre d’affaires ne comprend que ce qu’on vous reverse. En revanche, si vous louez un espace dans une MSP ou que vous payez vous-même des charges de cabinet pendant un remplacement long, ces coûts sont bien déductibles.
Avantages de la déclaration contrôlée : le grand intérêt, c’est l’optimisation fiscale si vous avez des frais réels élevés. Contrairement au micro-BNC figé à 34 %, ici chaque euro dépensé pour votre activité vient réduire d’un euro votre bénéfice imposable. Vous avez investi dans une nouvelle voiture pour sillonner les déserts médicaux ? Amorti sur plusieurs années, son coût allégera d’autant vos impôts. Pris un local de téléconsultation ou du matériel de télémédecine ? Idem, ce sont des charges. En général, on considère que si vos frais dépassent 34 % de vos recettes, le régime réel devient plus intéressant financièrement. Même en dessous de 34 %, certains choisissent ce régime par prudence ou pour avoir une vision détaillée de leurs finances. Autre avantage en 2025 : il n’y a plus de majoration de 25 % pour les non-adhérents d’AGAPL (association de gestion agréée). Jusqu’à 2022, ne pas adhérer à une AGA entraînait une pénalité fiscale (bénéfice majoré de 20% puis 15%...), mais cette règle a été supprimée en 2023. Vous pouvez donc gérer votre compta vous-même ou via un expert-comptable sans crainte de sanction, tout en bénéficiant quand même d’un crédit d’impôt si vous adhérez à une AGA la première fois (plafonné à 915 € des frais de compta). Enfin, avec la déclaration contrôlée, vous payez exactement vos cotisations sociales sur votre bénéfice réel : pas de mauvaise surprise si votre taux de charges est élevé, vos cotisations URSSAF s’ajustent en conséquence et vous ne “surcotisez” pas sur un bénéfice forfaitaire trop haut.
Inconvénients : le revers de la médaille, c’est la complexité administrative. Tenir sa compta au quotidien, établir une liasse fiscale 2035, cela demande du temps, de la rigueur… ou un budget pour déléguer à un comptable. Beaucoup de médecins remplaçants optent pour un logiciel de comptabilité ou les services d’un expert-comptable une fois au réel. Il faut également se familiariser avec les formulaires fiscaux professionnels, les différentes catégories de frais, etc. Si les chiffres et Excel vous donnent des sueurs froides, le régime réel peut paraître indigeste. Par ailleurs, certaines charges fixes arrivent : par exemple la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) dès la 2ᵉ année d’activité. En effet, une activité libérale habituelle est soumise à la CFE (même pour un remplaçant mobile sans cabinet attitré, on regarde si vous exercez de façon régulière). Heureusement, il y a des exonérations de CFE pour les débuts : pas de CFE l’année de création, 50% la deuxième année, et exonération totale si vos recettes annuelles restent ≤ 5000 € (ce qui, soyons honnêtes, sera vite dépassé pour un généraliste remplaçant à temps plein). Il faut juste penser à déclarer votre adresse d’activité principale aux impôts (souvent votre domicile) et à payer cette taxe locale en fin d’année. En somme, le régime réel exige une vraie implication dans la gestion de votre activité.
Hippodoc à la rescousse : Pas question de vous laisser noyé sous la paperasse ! 💪 Chaque rétrocession, chaque paiement URSSAF, chaque achat de stéthoscope est pris en compte. Là encore, Hippodoc peut comparer l’impact fiscal des deux régimes en simulant votre bénéfice net selon les options, afin de vous aider à choisir le régime le plus avantageux pour vous. Bref, vous profitez de la déduction des frais réels sans en subir les tracas administratifs.
Micro-BNC ou réel : comment trancher ? (Le bon régime au bon moment)
Pour résumer ce duel simplifié vs détaillé : micro-BNC rime avec simplicité et convient tant que vos frais restent “faibles” (en général, en remplacement pur, vous n’atteignez rarement 34% de charges grâce aux moyens fournis par le titulaire). À l’inverse, la déclaration 2035 devient intéressante dès que vos frais professionnels montent en flèche (formations coûteuses, déplacements nombreux, matériel, etc.), ou bien quand votre activité explose au point de dépasser le plafond du micro. Retenez que vous pouvez changer de régime d’une année sur l’autre : rester en micro tant que c’est suffisant, puis passer au réel au besoin (ou vice versa).
Conseil pratique : faites le point chaque année ! Listez vos dépenses déductibles et calculez leur pourcentage de vos recettes. Si vous voyez que vous dépassez le fameux 34%, le réel vous fera probablement économiser des impôts. Sinon, le micro conserve l’avantage de la simplicité.
Le saviez-vous ? En dessous d’un certain seuil de revenus, un médecin remplaçant peut demander une dispense d’affiliation CARMF. En effet, si votre revenu libéral net est inférieur à 15 000 € et que vous n’êtes pas soumis à la CFE (activités très occasionnelles), vous pouvez demander à ne pas cotiser à la CARMF pour l’année en cours. Utile si vous faites juste quelques remplacements pendant l’internat par exemple. Attention : cette dispense n’est pas automatique et vous fait perdre les trimestres de retraite correspondants.
II. Créer sa structure : SELARL, SCP… la tentation de la société
Qui a dit qu’un remplaçant devait forcément rester un entrepreneur individuel isolé ? Il arrive qu’après quelque temps, un médecin souhaite structurer davantage son exercice libéral. C’est là qu’interviennent les fameux statuts de société, dont on entend parfois parler dès l’installation : SELARL, SELAS, SCP, SCM et consorts. Décodons les plus fréquents dans le milieu médical :
SELARL (Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée) : C’est une société permettant d’exercer en libéral sous forme de société commerciale. En clair, vous créez une personne morale (une entreprise) qui encaisse vos honoraires, paie vos charges, et vous reverse un revenu (sous forme de salaire de gérance ou de dividendes). La SELARL offre l’avantage de la responsabilité limitée (votre patrimoine personnel est protégé des créanciers professionnels) et surtout d’une optimisation fiscale possible. En effet, la société est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) et non à l’impôt sur le revenu. Vous pouvez moduler votre rémunération : par exemple, ne prendre qu’une partie des bénéfices en salaire (pour vos besoins personnels) et laisser le reste dans la société (imposé à l’IS, souvent à 25%, moins élevé que votre tranche marginale IR si vous gagnez bien). Cela peut réduire fortement votre base imposable personnelle et vos charges sociales. En général, les experts estiment qu’en dessous d’un bénéfice annuel de ~70 000 €, la SELARL n’est pas forcément rentable. Au-delà, si vous n’avez pas besoin de tout ce revenu pour vivre, la SEL peut vous faire économiser impôts et cotisations en différant une partie des revenus. Autre cas d’usage : faciliter l’association entre médecins. Une SEL peut avoir plusieurs associés (par exemple, vous pourriez monter une SELARL avec un autre confrère remplaçant pour mutualiser vos revenus et charges, ou avec un médecin titulaire pour préparer une future installation). À noter qu’il existe des variantes comme la SELAS (société d’exercice libéral par actions simplifiée) qui fonctionne comme une SAS – elle apporte la possibilité de cotiser au régime général pour le dirigeant, mais dans les faits un médecin en SELAS reste affilié à la CARMF pour la partie médicale exercée.
SCP (Société Civile Professionnelle) : C’est une forme plus ancienne d’exercice en groupe. Plusieurs médecins s’associent au sein d’une SCP et mettent en commun leurs patientèles et recettes. La SCP encaisse les honoraires et les redistribue aux associés selon des modalités fixées. La responsabilité est indéfinie et solidaire entre associés (moins de protection qu’une SELARL), et la SCP est translucide fiscalement (chaque associé déclare sa part de bénéfice dans ses BNC personnels). Ce statut est de moins en moins choisi par les jeunes médecins, au profit des SEL plus souples. Il peut néanmoins exister dans certains cabinets de groupe établis de longue date.
SCM (Société Civile de Moyens) : Ce n’était pas dans la liste de notre alphabet, mais glissons un mot sur la SCM. Elle permet simplement de partager les charges (moyens) entre professionnels de santé sans mise en commun des recettes. Par exemple, plusieurs médecins (installés ou remplaçants) peuvent créer une SCM pour payer ensemble un secrétariat, un local, du matériel, chacun supportant une quote-part. Chaque médecin reste en BNC pour ses revenus. Utile si vous vous installez à plusieurs ou si vous rejoignez une MSP où les frais sont mutualisés.
En ce qui concerne spécifiquement un médecin remplaçant, créer sa propre SELARL unipersonnelle n’est pas courant au début, mais certains le font lorsque leur activité devient très conséquente ou s’ils veulent préparer l’avenir.
Avantages d’une SELARL pour un remplaçant expérimenté : optimisation fiscale et sociale donc, mais aussi possibilité d’embaucher (par exemple une secrétaire à temps partiel en CDI via la société pour gérer votre administratif sur vos différents remplacements, ou votre conjoint pour l’aider à cotiser), possibilité d’investir via la société (acheter un local pro via une SCI liée, etc.), et bien sûr l’aspect entreprise valorisant quand on développe une grosse activité.
Inconvénients : la lourdeur administrative. Créer une SELARL nécessite des statuts, une immatriculation au greffe, une comptabilité en partie double, un dépôt des comptes annuels, etc. Il faudra presque impérativement recourir à un expert-comptable. Vous aurez aussi des coûts supplémentaires (honoraires du comptable, taxe sur les salaires si vous vous versez un salaire, etc.). Par ailleurs, la double affiliation peut sembler complexe : en tant que médecin associé et gérant de SEL, vous resterez affilié à la CARMF (retraite des médecins) quoi qu’il arrive. Si vous êtes gérant minoritaire ou président de SELAS, vous cotiserez au régime général pour votre rémunération de dirigeant en plus (cas rare en pratique, la plupart des médecins restent TNS – travailleurs non salariés). Pas d’échappatoire donc aux cotisations URSSAF et caisse de retraite, on les paye juste différemment.
En résumé, le jeu n’en vaut la chandelle que si votre chiffre d’affaires est très confortable et que vous cherchez à payer moins d’impôts et de charges sociales en optimisant (ce qui suppose de ne pas retirer la totalité du bénéfice immédiatement). Si vous avez besoin de presque tout ce que vous gagnez pour vivre, la SEL risque de coûter plus d’efforts qu’elle n’en fait gagner.
Hippodoc.fr : Si vous envisagez de “passer en société”, sachez que Hippodoc peut continuer à vous accompagner. La plateforme vous permet d’éditer des factures de rétrocession au nom de votre société, de suivre les paiements, et même de comparer ce que vous gagneriez en BNC classique versus via la société grâce à des simulations. Elle ne remplacera pas votre expert-comptable, mais vous lui mâcherez le travail en lui fournissant des exports clairs de toutes vos opérations. Moins de temps de saisie pour lui, donc moins de frais pour vous ! 😉
En bref, retenez que les sociétés d’exercice (SELARL, SELAS…) ou les sociétés civiles professionnelles (SCP) sont des véhicules utiles pour s’installer à plusieurs ou optimiser un revenu élevé. Mais pour le remplaçant isolé moyen, ce n’est pas une étape obligée, surtout en début de carrière. Beaucoup de médecins font toute leur carrière de remplaçant en restant en BNC classique sans jamais créer de société, et ça fonctionne très bien ainsi. À vous de voir selon l’évolution de votre activité et de vos objectifs à long terme (association, sédentarisation, transmission…).
III. Le remplacement salarié : sécurité et simplicité (mais moindre liberté)
Après avoir exploré les statuts libéraux en long, en large et en travers, n’oublions pas qu’un médecin remplaçant peut aussi choisir le salariat pour exercer. Que ce soit pour un remplacement ponctuel à l’hôpital, un contrat court dans un centre de santé ou un poste dans une MSP, le statut salarié offre une approche très différente : ici, vous êtes lié par un contrat de travail à un employeur (établissement de santé, collectivité, association…), avec un salaire fixe ou une rémunération horaire, et vous n’avez plus à gérer vous-même toute la facturation aux actes.
Où et comment ? De plus en plus de structures proposent des postes de médecin généraliste salarié en France : centres de santé municipaux ou associatifs, maisons de santé pluridisciplinaires (pour attirer des généralistes sans les contraindre à s’installer en libéral), startups de télémédecine qui salarient des médecins pour de la téléconsultation, sans oublier l’hôpital qui peut recruter des médecins généralistes sous statut de contractuel. Le remplacement salarié peut prendre la forme d’un CDD de quelques jours à quelques mois, ou d’un CDI temps plein/partiel si vous choisissez une stabilité dans un centre. Il existe aussi le statut de vacataire hospitalier, souvent pour des missions ponctuelles en service d’urgence ou de garde (rémunération à la vacation, sans véritable contrat permanent).
Quelles implications ? En devenant salarié, fini les BNC et les factures d’honoraires : vous percevez une rémunération mensuelle (ou des paies pour chaque mission) soumise à cotisations sociales comme n’importe quel employé. L’employeur prend en charge les démarches administratives : inscription à la CPAM, versement des cotisations patronales et salariales (assurance maladie, retraite, chômage, etc.), prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu… Vous échangez en somme la liberté du libéral contre le confort du salarié.
Avantages du salariat : La simplicité administrative est un gros plus. Vous n’avez pas à vous soucier des cotisations URSSAF trimestrielles ni de l’inscription à la CARMF – c’est l’employeur qui cotise pour vous aux caisses du régime général (retraite Sécurité Sociale + complémentaire éventuellement). Vous bénéficiez d’une protection sociale complète d’emblée : congés payés, assurance maladie indemnisant vos arrêts de travail sans délai de carence (contrairement au libéral), cotisation chômage (ce que le libéral n’a pas)… Le revenu est fixe, prévisible, généralement versé mensuellement. Cela peut apporter une stabilité financière appréciable, surtout si vous débutez ou si vous avez un emprunt à assurer. Le salariat peut aussi permettre de s’insérer dans une équipe, d’avoir du soutien logistique (personnel, locaux fournis) et de ne faire quasiment que du médical. Beaucoup de jeunes médecins apprécient d’être déchargés du poids de la gestion en choisissant un poste salarié. Enfin, rien ne vous empêche d’exercer en mixte : par exemple, être salarié 2 jours par semaine dans un centre de santé, et rester libéral le reste du temps pour des remplacements ponctuels. Ce cumul est autorisé, il faut juste bien cloisonner les deux activités.
Inconvénients : Le salaire d’un remplaçant salarié est en général moins élevé que ce qu’il pourrait générer en libéral sur la même période. La structure qui vous emploie doit financer vos charges sociales, et éventuellement rentabiliser votre travail : elle ne peut donc pas vous reverser 100% de la facturation des patients comme en libéral.
À titre d’illustration, un généraliste remplaçant libéral à plein temps qui encaisserait ~80 000 € d’honoraires par an peut espérer en tirer autour de 50 000 € de revenu net après cotisations sociales et impôts (selon situation familiale, etc.). En comparaison, un poste salarié équivalent en centre de santé propose typiquement un salaire aux environs de 4 000 à 5 000 € brut mensuels (cela peut varier, certains centres allant jusqu’à 7 000-8 000 € brut pour des profils expérimentés). Sur un an, 4 500 € brut/mois donnent ~54 000 € brut annuel, soit environ 42 000 € net après retenues salariales et impôt (estimation).
On le voit, le médecin libéral garde souvent un avantage financier sur le papier. Bien sûr, il faut nuancer avec les avantages en nature ou indirects : en salarié vous avez des congés payés (5 semaines) et pas de charges à payer en plus, ce qui a une valeur.
Autre inconvénient du salariat : une liberté professionnelle réduite. Vos horaires, vos conditions de travail sont fixés par votre contrat et le règlement de l’établissement, vous avez une hiérarchie. Impossible de prendre 3 semaines de vacances sans prévenir ou de changer vos jours de consultation sans accord préalable. Votre autonomie de décision (par exemple sur la durée des consultations, le matériel à utiliser, etc.) peut être moindre que si vous étiez votre “propre patron”. Enfin, la souplesse du planning n’est pas la même : un remplaçant libéral peut accepter/refuser des missions à sa guise, un salarié est engagé sur des plages définies. Le statut de vacataire offre un peu plus de flexibilité (on vous appelle pour des besoins ponctuels, vous pouvez accepter ou non chaque mission), mais en contrepartie vous n’avez pas la sécurité du contrat (pas de congés payés, pas de garantie de volume de travail régulier).
Le + Hippodoc.fr : Vous pensez que Hippodoc n’a rien à vous apporter si vous êtes en salariat ? Détrompez-vous. 🙂 Si vous êtes remplaçant salarié et libéral à la fois, la plateforme est idéale pour suivre en un seul endroit vos deux sources de revenus. Imaginez : vous faites 3 jours par semaine dans un centre de santé (salarié) et le reste du temps des remplacements libéraux à droite à gauche. Surtout, Hippodoc vous évite les erreurs de mélange : il saura que vos revenus salariés n’ont pas à être inclus dans votre BNC, il calculera uniquement les cotisations URSSAF sur la partie libérale. Fini les casse-têtes pour savoir combien mettre de côté sur vos revenus mixtes, l’outil le fait pour vous. Et si vous êtes salarié à 100% pour le moment mais envisagez de basculer en libéral plus tard, Hippodoc peut servir à anticiper : vous pouvez simuler “que se passerait-il si je gagnais X € en libéral ? combien d’URSSAF/CARMF devrais-je payer, quel serait mon revenu net ?” histoire de comparer les scénarios. En somme, Hippodoc reste votre allié, que vous soyez médecin remplaçant libéral pur jus, salarié, ou un peu des deux !
Conclusion : choisissez le statut qui vous convient…
En parcourant ce petit guide, vous avez pu déchiffrer l’alphabet des statuts du remplaçant : du micro-BNC et sa simplicité bienveillante, à la déclaration contrôlée et son optimisation chirurgicale des frais professionnels, sans oublier la case société (SELARL, SCP…) pour ceux qui visent grand, et enfin le remplacement salarié pour privilégier la tranquillité administrative. Chaque formule a ses atouts et ses contraintes – l’essentiel est de trouver celle qui correspond à votre mode d’exercice et à vos objectifs de carrière. Vous débutez avec peu de charges ? Le micro-BNC vous fera aimer la compta simplifiée. Vous avez dépassé le plafond ou vous tracez la route aux quatre coins de la France en multipliant les frais de déplacement ? La déclaration 2035 s’impose, armé d’un bon logiciel. Vous cartonnez tellement que vous envisagez de structurer votre activité ou de vous associer ? La SELARL peut être un levier, mais elle se réfléchit au-delà de 70k€ de bénéfice annuel. Quant au salariat, il peut être un choix de vie équilibré, temporaire ou permanent, selon ce que vous recherchez.
En conclusion, que vous soyez libéral, micro-BNC, en SELARL ou salarié, l’important est de bien comprendre votre statut pour éviter les erreurs (ou redressements 😅) et maximiser votre revenu net en toute légalité. Revenez à cet article en cas de doute, partagez-le avec vos confrères perdus dans l’alphabet, et n’hésitez pas à tester Hippodoc.fr pour voir concrètement comment il peut simplifier votre quotidien de médecin remplaçant. Après tout, la vie est trop courte pour passer des heures sur de la paperasse – adoptez les bons outils, et vous verrez que gérer BNC, URSSAF et CARMF peut (presque) devenir un jeu d’enfant ! 🚀
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